7.4.07

Jumelage


Il suffit d'être parfaitement immobile, un peu en retrait sur le trottoir, pour devenir transparente.

Ainsi, les regards de la foule en mouvement me traversent comme un fantôme. J'ai beau plonger mes yeux dans les leurs, ces gens ne me voient pas.

Femme invisible.

J'en profite pour détailler les allures. Admirer certaines coiffures -celles des garçons, surtout- regarder les vêtements -des idées à piquer ? Non !- mesurer la hauteur des talons -4 cm en moyenne- observer les gestuelles -il lui passe le bras autour de la taille tandis qu'elle se penche vers les fleurs...

A force de vivre dans ce pays, il m'arrive d'oublier que tous ces gens sont Japonais. Il m'arrive d'avoir l'impression de reconnaître quelqu'un -mais où je l'ai vu, déjà ?- et de réaliser soudain que je retrouve dans cet homme brun aux yeux bridés les traits d'une personne fréquentée de l'autre côté de la terre qui ne possède aucun gène asiatique.

20 minutes d'attente. Je ne m'ennuie pas, avec un tel spectacle mais seraient-ils en retard ?
Non ! Pile à l'heure aussi mais à une autre entrée, à 10 mètres de moi.
Un grand classique de la vie à Tokyo.

Et quand Monsieur Be s'empare de mon appareil et se charge des photos du jour, il règne sur ce blog un esprit très Itadakimasu.

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