31.10.07

Ca pourrait etre lui


"Hitoshi, partout où il allait, ne se séparait jamais d'une clochette qu'il avait accrochée à son porte-cartes.
C'était un cadeau insignifiant que je lui avais fait au moment où nous n'étions pas encore amoureux, sans savoir qu'il ne le quitterait pas jusqu'à la fin.
Nous nous étions connus au lycée, en seconde année, lors d'un voyage scolaire où nous étions l'un et l'autre responsables de nos classes respectives.
Comme chaque classe devait suivre un itinéraire différent, nous nous étions trouvés ensemble seulement à l'aller, dans le Shinkansen. Sur le quai de la gare, nous nous étions amusés à nous faire des adieux solennels en nous serrant la main. Me souvenant soudain que j'avais dans la poche de mon uniforme une clochette qui avait glissé du collier de mon chat, je la lui avais donnée en guise de souvenir. "Qu'est-ce que c'est que ça ?" avait-il dit en riant, mais il l'avait pourtant enveloppée avec beaucoup de soin dans son mouchoir. Ce geste était tellement inattendu de la part d'un garçon de son âge que j'en étais restée tout étonnée.
L'amour ça commence toujours comme ça.
Etait-ce parce que le cadeau venait de moi ? Ou parce que Hitoshi était trop bien élevé pour traiter avec négligence ce qu'on lui offrait ? En tout cas, ce geste spontané me l'avait rendu très sympathique.
Cette clochette avait créé un lien entre nous. Ensuite, pendant tout ce voyage où nous n'étions pas ensemble, elle avait été présente pour l'un et pour l'autre. Chaque fois qu'elle résonnait à son oreille, il pensait à moi et aux jours que nous avions passés à préparer tous les deux ce voyage, et moi je songeais sans cesse à cette clochette qui tintait sous un ciel lointain, et au garçon qui était avec elle. A notre retour a commencé un grand amour."
Banana Yoshimoto. Kitchen.

30.10.07

Tuesday self portrait


Le temps est aux pique-niques, aux nattes étalées sur l'herbe et au sommeil qui surgit, qui envahit.
Le temps est aux jolies couleurs sur les joues, aux briques de lait de soja sirotées tranquillement entre les pages, entre deux messages.
Le temps est doux et généreux.
Bel automne.

29.10.07

16H22

Alors que le soleil décline, il y a des traces de pneus dans le ciel.


28.10.07

Chose essentielle en passant

Il faut juste savoir que le fromage de chèvre sur du pain à la citrouille de chez Kaiser, accompagné d'un verre (ou plusieurs) de Pauillac font partie des meilleures choses du monde... C'est dit !

27.10.07

Un jour de typhon

Vers 16H30, Fanny est allée s'asseoir dans le couloir, dans son fauteuil et elle a dit "moi aussi, je vais lire".
Alors, l'appartement est devenu entièrement silencieux et nous étions tous trois enfouis dans nos pages comme sous un plaid. Dehors, il faisait nuit bien avant l'heure, le vent cognait contre les vitres, ma tasse de thé n'était pas encore vide.
Je savais que je n'avais qu'une heure pour aller au bout de ces 186 pages et connaître le secret qui donne son titre au livre.
Mais je serais bien restée, beaucoup plus longtemps, très longtemps. Tellement bien installée dans cette lumière douillette, dans cette atmosphère en-dehors du monde, dans cette minuscule communauté que nous formions -car lire ensemble rend intime.

Dans le vent dont les tourbillons ont retourné mon parapluie et m'ont fait jurer, il y avait des échos de la voix de Fanny. Son "au revoir Gwen" m'enveloppait comme un "take care" affectueux.

En partant, je leur avais dit "à dans 15 jours" et, même si ce n'est pas pour m'installer dans le fauteuil sous la liseuse, je suis heureuse à l'avance de partager à nouveau un peu de leur samedi, dans cet appartement qui aime les livres.

26.10.07

Autodérision


Quand je me rends compte des failles de ma logique, je peux en sourire.
Mais je pense avec effroi à toutes les fois où je ne m'aperçois de rien...
En voyant cette photo, il m'est venu à l'esprit : "tiens, je n'avais donc pas mes lunettes ce jour-là !"...



(en version nette, on dirait un peu la Loire)

25.10.07

C'est jeudi !


Le jeudi, madame Gâ m'envoie des mots bleus mais aussi beaucoup d'autres couleurs... Et ça se passe toujours ici.

24.10.07

Les couleurs du mercredi


Bleu permanent.

Rouge Mercurey.

Des jolies surprises dès le réveil.
Un déjeuner au soleil du balcon.
Une après-midi inattendue.
Une soirée naturellement douce et bienfaisante.

La vie est si simple.

23.10.07

Tuesday self portrait


"Le ciel est de la même couleur que les yeux de 'Man et 'Pa. De toute façon, quand on le regarde assez longtemps, comme moi en ce moment avec mon nez pointé, ça ressemble exactement à un oeil. Un grand oeil bleu. Qui regarde en bas. Qui nous regarde."
Tim Winton. Cet oeil, le ciel.

22.10.07

Les mots du lundi

Plus tôt dans l'après-midi, la pièce s'est trouvée innondée de soleil et de leurs chants et j'ai interrompu ma phrase pour dire "écoutez !". Répétant "les OISEAUX", j'ai pensé que c'était un joli mot.

A Omotesando, il a fait nuit très vite mais j'ai laissé ma veste dans mon sac. Redescendant l'avenue, j'ai pensé à elle, le jour où, les bras chargés de fleurs, elle avait fait ce même trajet une dernière fois.

Dans le train, j'étais tout contre lui quand il a fermé les yeux, appuyé sa tête contre la porte et promené ses doigts sur le braille.
Il a regardé son ami et a souri avec un air d'ignorance. Mais lui, au moins, sait lire les mots écrits en kanjis sur la porte.

A Shinjuku, j'ai gagné l'allée centrale. La nuit, les vitres de la Yamanote me font toujours plus fatiguée que je ne le suis en réalité. J'ai évité mes cernes et regardé mon sac. Dans le reflet, le e de BONHEUR est à l'endroit.

226, c'est le code. De ma boîte aux lettres s'est échappé le mot PYJAMA...
(Ga, je pose une option sur le châle "coeur au chaud" et les jambières "potage de légumes", avec ça, la neige peut tomber, même en plein automne !!!)

21.10.07

La vie revée des anges


Ce soleil d'octobre est idéal pour que je retire mes chaussettes et d'autres vêtements, que je déroule ma natte sur l'herbe du parc et que j'y grignote des onigiris et de l'ananas.
Quelques heures pour retrouver les taches de rousseur de l'été, écouter des émissions de radio, corner plusieurs pages de mon livre.

Puis juste fermer les yeux et profiter de cette chaleur parfaite qui caresse mes épaules. Et me demander de quoi sera fait mon dimanche prochain.
Au milieu de mes pensées vagues, se faufilent des bribes de conversations que je ne fais pas l'effort d'écouter. J'y reconnais des mots japonais, français, portugais. Les voix s'emmêlent, les tessitures, les aigus des enfants, un rire grave...

Je repense aux Ailes du désir. Les anges sont dans la bibliothèque et les pensées, cosmopolites, se confondent. Le brouhaha du monde.
(Mais je ne suis pas un ange)

20.10.07

La vie comme elle passe

Je traverse la rivière quand je vais à la montagne.
Sur les rives, des gens courent, promènent leur chien.
Parfois, un cerf-volant me parle dans le ciel.

J'aime le paysage à la rencontre duquel je vais.
Aussi, je n'envie pas ces gens.

Mais aujourd'hui, samedi d'automne, je descends à Noborito et rejoins les bords de la rivière.

Il y a là des groupes formés autour des barbecues posés sur les galets. Des pêcheurs silencieux. Des cyclistes arrêtés devant une bière, à la terrasse sommaire de la baraque à oden. Des enfants joyeux qui poussent des cris d'oiseaux et envoient des bulles de savon vers le ciel. Des amoureux dans les barques. Des garçons seuls qui regardent passer les nuages.

Je fais chauffer mon dos au soleil, je déballe mon repas -il y a des noix et des raisins dans le cake, la pomme est rouge, le lait de soja- j'ouvre mon livre...

Et j'ai l' impression d'être parfaitement à ma place. Comme si, tous ici présents, nous possédions le même secret : celui des après-midis nonchalants, des heures de l'automne sur lesquelles le temps n'a pas de prise.

19.10.07

Je n'aime pas ça !!! (2)


Parfois, j'ai l'impression de passer ma vie à ça.
Non, je ne suis pas excessive.

18.10.07

C'est jeudi !


Petite carte ou lettre fleuve, quand Madame Gâ m'écrit, ça se passe ici.

17.10.07

Dix minutes de sommeil en moins


ça n'est pas pour rien que je les ai choisies, ces chaussures. Je les aime vraiment, vraiment beaucoup !

Ca m'avait fait plaisir d'avoir pu blaguer en japonais avec la vendeuse, le jour où je les ai achetées. Elle avait fini par me conseiller, en riant, de me lever une demi-heure plus tôt pour avoir le temps de nouer les lacets avant de partir de chez moi.

Une demi-heure, c'est un peu exagéré.
Mais, tout à l'heure, dans la cabine d'essayage, j'étais particulièrement contente de constater que le jean m'allait bien et que je ne m'étais pas déchaussée pour rien !

16.10.07

Tuesday self portrait (on n'est pas là pour disparaitre)


Dans mon casque : Pulp.
Et dans le sien ?

15.10.07

Une soirée à l'agar agar

13H10. "La vie est plus belle quand on a quelqu'un à qui penser, non?"
Yoshimi n'attend pas de réponse.

15H07. "Your number is wrong".
J'aurais aimé dire "bon anniversaire". Au moins à son répondeur.

16H57. "Parfois c'est vraiment surréaliste... En fait, ça l'est tout le temps."
Il est question de ciel bleu au moment où, ici, la nuit commence à tomber.

17H20. "tu corresponds parfaitement au profil recherché".
M'avait-on déjà dit cela ?!

17H27. "tu es un ange".
ça oui ! Mais pas souvent. Et pas pour les mêmes raisons.

18H20. "Je passe par Akihabara, c'est plus rapide".
On ne se verra pas cette semaine. C'est la première fois depuis.... je ne compte pas.

20H30. "Avant, je cuisinais basique : je faisais sauter des légumes.
Maintenant, je cuisine toujours basique : je mange des tartines au pesto."
C'est un peu par hasard qu'il y avait de l'agar agar dans chacun des plats de ce soir mais ça tombe peut-être bien.

22H30. "Oh my god !"
Je pensais que seuls les mauvais acteurs des films médiocres le disaient sur ce ton. Mais le copain Nathan de mes voisins aussi.

22H40. "et si on bloquait le mardi prochain"
Ne se verra-t-on pas cette semaine ? Ce serait la première fois depuis... je ne compte pas.

23H04. "-Tu as trouvé ?
-Oui, merci ! Bonne nuit !"
Il a plu trois minutes trente, le temps de ne pas faire mentir ses prévisions météo.

00H28. "Say ninety nine and kiss me."
J'aurais voulu inventer cette phrase.

00H36. "ou t'as déjà prévu autre chose ? ou tu dors ?... "
Ni l'un ni l'autre. ça tombe bien.

14.10.07

Feuilles mortes


J'ai acheté un peu de vaisselle de saison au magasin à 100 yens.
Et, au moment de l'emballer...

13.10.07

Je n'aime pas ça !!!


Je suis le pur produit de toute une vie de tartes de Mamy, de gâteaux au yaourt à l'ananas de ma mère, de croquants aux amandes d'Odilon, de mes propres gâteaux à la rhubarbe...
Alors, à part gâcher une tarte aux fruits, je ne sais même pas quelle est la raison d'être de la crème pâtissière.
Jusqu'à présent, j'ai toujours décrété que je n'aimais pas le mille feuilles sans même avoir eu le courage d'y goûter. Maintenant c'est fait.
Et j'aurais pu m'en passer !

12.10.07

En suivant la Yamanote


J'ai répondu que j'étais en train de lire l'horoscope de Marie-Claire, "mais c'est parce que je ne suis pas encore décidée".

Combien de fois par jour je suis incapable de dire ce que je vais faire dans les quinze minutes qui suivent ?

Une fois de plus, c'est la rue qui choisit pour moi. C'est la rue qui me retient et pose comme des appâts sur mon chemin, des surprises minuscules qui me poussent toujours plus loin.

Le soir, mes jambes et mon appareil photo s'en souviennent.

11.10.07

C'est jeudi


Pour fêter mon retour à la vie connectée -enfin, il y a encore quelques petits cahots à régler mais... !- vous pouvez aller ici où j'ai l'immense plaisir de recevoir du courrier de Mme Ga tous les jeudis !

10.10.07

Les bras ballants

Justine est tombée.
Pleine de l'eau du thé qui bouillonnait, elle a frétillé -un peu trop- s'est dandinée jusqu'au bord de l'étagère sur laquelle elle est posée. Et elle est tombée.
Je l'ai vue. J'étais là.
J'ai regardé l'eau -un litre et demi d'eau- se répandre sur le sol, j'ai constaté que le sol de la cuisine n'est pas plane : l'eau s'est tout de suite concentrée en flaque. Je me suis souvenue que, généralement, on peut lire sur le moteur de ce genre d'appareils : ne pas immerger dans l'eau. Et je me suis dit qu'on pouvait appliquer ce verbe -immerger- à la situation présente. Oui, le moteur était immergé dans l'eau chaude.
Je me suis penchée en gardant mes pieds au sec, sur le bord de la flaque, et j'ai tiré sur le fil, afin de sauver le moteur de l'immersion.
Et puis, je suis restée les bras ballants.
Alors que tout était à terre, alors que je ne pouvais plus éviter le désastre... Je n'avais plus qu'une envie, c'était de boire une bonne tasse de thé avant de commencer à éponger...

C'est une de mes spécialités : rester les bras ballants plutôt que de me précipiter sur une éponge ou n'importe quel ustensile utile à la situation.
Et, en ce moment... Je reste beaucoup les bras ballants.

9.10.07

Tuesday self portrait


Je voyais, sans exception, sur toutes les épaules dénudées, une marque, une cicatrice que moi, je n'avais pas.
Un jour, ça m'est revenu. je me suis souvenue que le médecin scolaire m'avait dit que ce n'était pas joli de faire la griffe de rappel du vaccin (le bcg ???) sur l'épaule.
C'est pour cela que je suis marquée à la cheville.
Mais, en 2003, j'ai eu la varicelle. Et, depuis, j'ai, moi aussi, une cicatrice à l'épaule.

8.10.07

L'image fantôme (3)

J'aime beaucoup ce livre de Bruno Gibert : "250 photos couleur" - ou un titre approchant - qui ne contient aucun cliché mais seulement leur description.

Parcourant, tout à l'heure, mon album photo, je vois une photo qui me surprend. Je ne me souviens pas l'avoir prise et je mets quelques instants à la comprendre, à la restituer. En arrière-fond, on voit 3 fenêtres alignées verticalement. Ce sont des fenêtres à l'occidentale, au petit quadrillage blanc. La plus haute est la plus petite. Elle est soulignée par un garde-fou noir. Les deux autres sont encadrées par des briques blanches qui forment un arrondi autour de celle du rez-de-chaussée.

Ce rectangle de façade ocre est fermé sur la gauche par une colonne qui court tout le long et, en bas, par la balustrade en pierre de ce que l'on devine être une terrasse. Ainsi, cette vision évoque celle d'un château français. Au 1er plan, de la pierre grise -3 bandes verticales de gris différents - encadre les fenêtres comme si on les apercevait depuis une meurtrière, une ouverture secrète.

Ce qui est étrange c'est qu'il n'y a pas de décalage entre les 2 plans. Il n'y a aucune profondeur de champ, comme s'il n'y avait pas de distance entre les deux.

Quand je retrouverai une connexion, je vous montrerai la photo.

7.10.07

Kaku


Le kanji de circonstance pourrait être celui du verbe « écrire ». Parce que l'absence de connexion ne me prive pas d'écriture. Au Japon, quand on sait écrire, on sait aussi dessiner. Ce n'est pas mon cas. Mais à un moment de ma vie, j'ai modelé mon écriture, la faisant ressembler à des hiéroglyphes. Mes profs n'avaient pas l'âme de Champollion. Car, après m'avoir prédit une brillante carrière en tant que médecin - puisque je savais déjà écrire les ordonnances - ils m'imposèrent de m'"appliquer" afin qu'ils puissent corriger mes copies. Certains verront dans cette anecdote un prétexte à critiquer l'éducation nationale et son cadre normatif... pas moi! car, si on ne cherchait pas à nous imposer un moule, comment pourrions-nous nous démarquer ???

6.10.07

Mon cyber café

Privée de connexion pour cause de caprices de mon modem. Privée de moyens d'y remédier pour cause de week end prolongé...
Je file dans un cyber café pour quelques nouvelles du monde.

A l'heure du thé aux épices, les pâtisseries sont à la fraise, au marron ou au kaki.

Le choix de musique est conséquent, le calme absolu et, quand le soleil se couche, la lumière y est tamisée.

Quant au serveur, il prépare une expo photo et j'aime sa conversation.

4.10.07

C'est jeudi !


Depuis qu'elle a déménagé, je ne sais pas à quoi ressemble la boîte aux lettres de Mme Gâ mais sa boîte du jeudi, elle, reste Ici.

3.10.07

La vie des fleurs


J'aime ces parenthèses qui se glissent dans certaines journées. On franchit quelques marches et le bruit se tait. On n'est pas seul à marcher le long de l'eau ou s'arrêter boire un thé. Le ciel est gris mais sans menace. Le prochain train attendra.

Et on a l'assurance tranquille de pouvoir revenir en toute saison. Et de toujours puiser cette même sérénité dans les fleurs.

C'est Ueno et ses lotus. Les fleurs rouillent comme la ville. Nature urbaine.

2.10.07

Tuesday self portrait


A droite, il y a la Yamanote.
Au bout, il y a Ikebukuro.
Et du pain au kabocha chez Kaiser.

1.10.07

Parano


Ce matin, au moment de me rincer les dents, j'ai vu des gouttes d'eau qui n'avaient pas séché pendant la nuit. Elle formaient un visage qui me regardait.