18.1.08

Ma vie dans les trains

Il n'est pas rare que, à bout de forces et bien dans mes pages, savourant la douce chaleur qui se dégage des sièges chauffants et qui tranche avec la température extérieure ou celle de mon appartement, j'envisage très sérieusement de laisser passer mon arrêt et de rester dans le train. Encore une heure. Encore un tour.

La lecture Yamanote du moment : Quand nous étions orphelins de Kazuo Ishiguro.
"-Alors, mon garçon ? avait demandé la voix du colonel près de moi. Vous pensez que vous reviendrez un jour ?
-Oui monsieur. Je crois.
-Nous verrons. Une fois installé en Angleterre, j'imagine que vous aurez tôt fait d'oublier tout cela. Shangai n'est pas un endroit désagréable, mais huit ans, pour moi, c'est plus qu'assez. Et à mon avis, vous y êtes resté assez longtemps aussi. Encore un peu et vous seriez devenu chinois !
-Oui monsieur.
-Ecoutez, mon garçon, il faut que vous retrouviez le sourire, maintenant. Après tout, vous retournez en Angleterre. Chez vous.
Ce furent ces derniers mots, cette idée que je retournais "chez moi", qui me firent succomber à mes émotions.
De mon point de vue, j'étais en partance pour un pays étranger où je ne connaissais pas une âme, alors que la ville qui reculait progressivement devant mes yeux recelait tout ce qui m'était familier."

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