17.11.08

Le lundi au soleil

La chanson de Claude François est une rengaine énervante. Parce que, une fois qu'elle s'est installée, on a du mal à la déloger et qu'elle parasite nos pensées.
"Et l'été touchait à sa fin, il entendait déjà sa voix".

Après le gris derrière les vitres du week end, c'est un lundi au soleil, le bleu immaculé du ciel, la couleur précieuse des feuilles des ginkos, la douceur de l'air... Ces jours où rien ne peut être tragique.
"Soleil de plomb dans le matin, je pense à toi".

A peine montée dans l'Odakyu, j'ai des fourmis dans les jambes, j'ai des envies d'école buissonnière, de descendre à Shimokita et marcher tout droit jusqu'à n'être plus nulle part en particulier.
"C'est bon, ça va, j'ai plus quinze ans".

J'aime beaucoup ses yeux. Elle doit avoir du mal à l'habiller, cette silhouette un peu massive mais ses yeux. Ses yeux sont noirs et doux et son maquillage est très beau.
"Et elle aimait la vie comme vous n'imaginez pas".

J'aime aussi sa main à lui qui, de tout le trajet, ne quitte pas ses cheveux, qui les caresse, qui attire parfois sa tête contre la sienne ou l'en écarte un peu pour mieux la regarder rire.
"Pas trop mal partis pour s'embrasser pendant six mois".

Quant à elle, je ne verrai pas ses yeux. Son chapeau couvre son visage jusqu'au menton que le sommeil plaque contre sa poitrine.
"Mal au coeur sur terre. Dormir quelque part".

A Claude François, je parviens, tout de même, à substituer les ritournelles de Vincent Delerm qui forment comme des sous-titres aux séquences de mon voyage.

"J'voulais seulement une journée, un train d'banlieue un matin. 
J'voulais seulement arriver sur un générique de fin".

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