18.5.09

Un jour et quelques filles ordinaires

C'est un jour parfaitement ordinaire qui commence par un suicide comme souvent les lundis.

Le ciel est bleu par-dessus la montagne, le pain du sandwich est allemand et la conversation a lieu à l'ombre, sur la terrasse du cinquième, là où il ne fait pas trop chaud.
A la fin de l'après-midi, dans le rapid'express, les filles portent, indifféremment, des mini-shorts et des talons hauts ou des collants opaques et des bottes.
Elles paraissent ordinaires et puis elle sourient et là, elles deviennent sublimes.
Souvent, il suffit de peu.
Le soir, un souffle d'air agite les écailles colorées suspendues à la fenêtre.
Pendant que le repas cuit, je lis quelques pages savoureuses.
"Lorsque nous rentrâmes à la maison, les sauterelles commençaient à faiblir dans la bouteille où nous les avions incarcérées. Elles manquaient d'air et ne s'échappèrent pas, nous laissant tranquillement les déposer dans une poêle chaude, sans matière grasse, sans les avoir débarrassées de leurs ailes qui se détachèrent sous l'effet de la chaleur. Une pincée de sel suffit à les assaisonner.
Au fur et à mesure de la cuisson qui ne dura que quelques minutes, le petit abdomen des insectes se mit à suinter d'une graisse fine qui les fit dorer. Il n'y avait à manger que la tête et ce petit ventre mais ce fut bien assez pour attendre le dîner.
Et ce fut un régal."
Léonora Miano. Soulfood équatoriale.
Collection Exquis d'écrivains (merci Chantal, décidément merci.)

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