18.10.09

La routine, en somme


Les bâches dépliées. Le parfum du soleil sur la peau, celui de l'herbe aussi. Les bulles de savon dans le vent. Les onigiris mangés tranquillement. Les tortillas aussi. Et les flûtes pour le vin qui pétille. La voix aigue des enfants. Et le sommeil parmi les fourmis.

Et, dans les pages, c'est Queneau qui décrit un autre genre humain, affectionnant, décidément, les transports en commun.

"Chantant sa petite chanson habituelle, tututte, le train entre en gare avec beaucoup d'entrain. Les journaux se plient et leurs possesseurs se précipitent avec courage dans une effroyable mêlée; chacun essaye de conquérir sa place habituelle.
L'être de moindre réalité regarde le paysage. Il suppute le nombre de fois qu'il a pu voir cette usine et s'étonne de ne pas avoir remarqué la baraque en planches FRITES un peu plus loin. Tout à coup, il conçoit un projet vraiment extraordinaire : un jour, il ira manger des frites dans cette baraque. S'inquiète un instant de savoir si FRITES n'est pas un nom de personne : Meussieu Frites. Cette idée le fait sourire."
Raymond Queneau. Le chiendent.

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